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la patience : la version light

J’ai testé votre impatience et certains se sont manifestés à juste titre ! J’ai donc revu une version allégée  et moins égocentriste de l’article précédent (qui a plu à d’autres !)

Extrait du TEISHO STRUCTURER SON ESPRIT – La patience.

Je vais me centrer sur moi-même, je vais agir avec pondération pour équilibrer les forces en opposition, faire de cette journée un acte de charité et je ferai don de ma patience. 

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Dominer son impatience

La patience est une qualité universelle que l’on doit rechercher en premier quelques soient ses convictions. Nous avons vu dans l ‘effort juste que  les vertus prônées par le bouddhisme sont la volonté, la patience et la persévérance.

Ca fait très longtemps que je travaille sur la patience. Dans une file d’attente par exemple,  je reste calme et je patiente tranquillement. Je regarde les autres. J’aime avoir ce regard curieux sur ces autres qui sont plus importants que moi . Ils ont souvent les yeux rivés sur le guichet censé leur donner le papier qu’ils attendent. Dans une salle d’attente je suis plus discret, je fais un sudoku sur mon Iphone™ , je m’isole totalement dans une bulle protectrice. J’ai remarqué qu’en faisant ainsi le vide en soi, les autres deviennent plus calmes. Est-ce que la patience serait communicative ?  En tout cas un esprit calme apaise son entourage, c’est évident.

Si vous n’avez pas le temps comme mon ami Guy Veyer (il préfère les haïkus aux longs discours) :  sautez à la VERSION COURTE (moins jaillissante)  dans le KUSEN (version  ZEN sans digression égocentriste)

Ça fait longtemps que je travaille sur la patience, pourtant j’abordais cet article avec une impatience folle ! Je voulais qu’il soit fini avant même de l’avoir commencé. J’étais enfermé dans le noir en plein jour, je devais partir sur mon scooter, mais brusquement je fus pris d’une impatience incroyable : celle d’écrire sur l’impatience. C’est un constat évident : j’ai encore à travailler pour dominer mon impatience ! Maintenant il est 3h30 du matin, mon heure habituelle pour écrire, et je reprends calmement cet article. J’allais écrire n’importe quoi ! Se dominer en toutes circonstances revient très souvent chez moi à vaincre mon impatience d’abord. C’est mon pain quotidien.

En ce moment mon Imac™ est très lent et comme je ne suis pas spécialiste, je m’impatiente, faut dire que la vidéo occupe pas mal de mémoire vive et prend un temps fou pour être finalisée. 4 heures pour obtenir des fichiers de rendu c’est un temps normal … Dans les années 80 il fallait remplir un listing puis faire perforer des cartes. Je me déplaçais à Toulouse. La grosse machine du CERIT les avalait sur rendez-vous, seul un spécialiste savait lui donner à manger. Elle pondait un résultat après une nuit de labeur. Il fallait une semaine pour analyser le résultat,  puis on recommençait une nouvelle simulation, etc… Aujourd’hui le même programme donne une réponse quasi-instantanée sur nos ordinateurs de bureau. Les machines toujours plus petites, les microprocesseurs toujours plus puissants (la loi de Moore) nous rendent d’une exigence incroyable. Si on n’a pas le renseignement dans l’instant on s’impatiente. L’humanité  serait elle-prise de frénésie ?

Quels sont les facteurs de l’impatience ?  Ce sont l’émotivité et la primarité me dit le dictionnaire.(Mounier 1946). M André Le Gall  (éditeur PUF) explique les éléments  fondamentaux du caractère chez l’enfant :

a)L’émotivité : Capacité de réaction vive à un événement (cris, enthousiasme, etc.).

b)L’activité : tendance assidue à découvrir, à rechercher ou à créer les occasions d’agir.

c)Le retentissement : Les primaires sont ceux chez qui l’impression s’efface vite. Chez les secondaires, la résonance des événements se prolonge.

Tableau des huit caractères fondamentaux :

Émotifs-inactifs-primaires nerveux
Émotifs-inactifs-secondaires sentimentaux
Émotifs-actifs-primaires actifs exubérants(ou colériques)
Émotifs-actifs-secondaires passionnés
Inémotifs-actifs-primaires réalistes (ou sanguins)
Inémotifs-actifs-secondaires flegmatiques
Inémotifs-inactifs-primaires amorphes
Inémotifs-inactifs-secondaires apathiques

Ainsi ceux qui ont de plus de mal à dominer leur impatience sont les nerveux et les actifs exubérants. Je dois être des deux catégories à la fois. Je me sens nerveux et actifs exubérants, sinon je ne serais pas sur ce blog ! Je me sens aussi réaliste et passionné. Quelques fois je suis sentimental, et je tombe dans l’apathie tous  les matins en me levant fatigué par ces nuits folles, à peu près dans l’état d’un homme qui vient d’être renversé par un autobus….. Comme quoi on n’arrive pas toujours à rentrer dans les cases que les autres fabriquent allègrement pour nous humilier, nous réduire à un type déterminé  de malade congénital, un numéro de série à retourner chez le fournisseur car l’objet présente un défaut grave … Je n’ai rien contre ce Monsieur  Le Gall, mais tout de même…les enfants ne sont pas tous caratériels et les adultes encore moins ! Je  me sens quand même un peu plus actif exubérant et l’impatience me conduit à devenir nerveux donc il est dans le vrai ce vénérable sociologue.

La patience n’est apparemment pas le contraire de l’impatience car la définition du dictionnaire donne autre chose ! La patience serait une vertu qui consiste à endurer avec constance et résignation les vicissitudes, les malheurs.

Je ne le comprends pas comme ça. Je m’excuse auprès de ces Messieurs de l’Académie Française  mais la patience est pour moi la domination de mes impatiences. Se résigner à endurer les vicissitudes de la vie en réfère à la loi du karma (encore elle !). Il n’ont pas tout à fait tord non plus puisqu’ils donnent en 2è définition la persévérance. La persévérance est autre chose aussi…Ce ne doit pas être facile de trouver une définition simple en quelques lignes !

Cultiver la patience est une priorité absolue. Avant même d’aborder le bouddhisme et l’octuple sentier,  avant même de découvrir la signification des mots zafu, boddhisatva, gassho... Revenons sur nous-même et observons comment nous abordons cette journée. Ce n’est pas acceptable de passer une vie à courir.  On peut commencer par réciter un voeu intime. Je vous en ai proposé un dans l’article un beau cadeau : la vie. Faire le lien avec soi-même à un moment précis tous les matins est un premier signe que vous empruntez la voie de la patience. Rome ne s’est pas fait en un jour  prenons le temps d’être avant de vouloir être, de vouloir posséder, de vouloir aimer, de vouloir plaire.

Si vous avez trop d’idées, trop de choses à réaliser dans cette vie, ne perdez pas patience vous les réaliserez toutes les unes après les autres, ou toutes en même temps selon votre méthode, qu’importe ! On n’est pas contraint de rechercher toujours une méthode pour agir, une méthode pour penser, une méthode pour parler, etc. Ce n’est pas utile d’avoir sa checklist  prête  répondre à toutes les situations, même si c’est la mode. Pas besoin de penses-bêtes, votre mémoire n’est pas percée de trous, enfin je l’espère !

En cultivant la patience vous apprenez parallèlement à vous faire confiance. On est tel que l’on est. Quelques soient nos défauts, nos empêchements on est unique,extraordinaire, inattendu, surprenant, amusant ,désinvolte, léger, amoureux de la vie.. . Il n’y a rien à se reprocher. Vous êtes dignes de la plus haute estime, simplement parce que vous vous respectez vous-même. Si vous vous respectez vous-même, les autres vous respecterons. La confiance en soi d’abord, la patience ensuite pourquoi ? Qui peut prétendre n’avoir jamais perdu patience ? La patience est un travail de longue haleine qui ne s’entreprend que dans un climat calme et apaisé.

Tel que vous êtes acceptez vous ! Oubliez les catégories des sociologues, les catégories des médecins. Cultivez la patience n’est pas endurer toutes ces fadaises, sortez des lieux communs. Prenez confiance en vous et observez vous. Accordez -vous une marche de progrès. Moi je travaille sur la patience, non je n’ai pas fini de travailler sur la patience !