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MUSHOTOKU : la volonté ultime.

Mushotoku traduit habituellement par « sans but, ni idée de profit » est mal compris. Il est possible que ce slogan fasse fuir bon nombre de nouveaux venus, réaction naturelle. On va parfois vers le zen en plein stress, à la recherche d’un havre de paix dans ce monde de plus en plus oppressif.

Mushotoku c’est le sommet de la montagne. On ne peut pratiquer zazen(*) sans connaître mushotoku leur dit-on.

Alors qu’est-ce qu’est véritablement l’esprit mushotoku ? 

Je vous invite à suivre le nouvel article de la rubrique <comprendre le zen/ le zen secret> vous verrez que mushotoku c’est la volonté ultime :

Simplement s'asseoir en posture de Bouddha.
Se faire du bien.
Réduire ses besoins naturels.
Se libérer de tout stress. Le repos.
Une bouée sur l'océan en mouvement perpétuel.

ou revêtir son scaphandre et chausser ses chaussures de plomb. Dans un monde en constant mouvement/transformation ça peut servir !(**)

©daniel Bukō Hōten❀

(*) posture assise du zen.

(**) photo de couverture  : marché de Saint-Paul tous les vendredis. Depuis des années, personne n’a encore acheté l’équipement complet

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Dernier Précepte : l’absorbtion-dilution.

Avec le précepte III vous avez exploré vos désirs, vous les avez identifiés comme source de bonheur ou de peine, de plaisir ou de souffrance comme les deux doigts de la main. On est dans l’enseignement du Dharma. Mais la fin de ce précepte ouvre sur un au delà qui est surpassement de soi : « Donner dès que vous pouvez vous détachez de l’objet« . Ensuite « réduisez vos besoins » parce qu’il faut prendre vraiment conscience de notre environnement et agir pour un équilibre maintenant, avant même de poursuivre.

Le dernier précepte me vient d’une discussion avec mon ami S. moine tibétain sur les pratiques tantriques, l’aboutissement de l’enseignement. Il faut aller au delà de cette illusion. Vous (votre Ego), et ce désir doivent être rapprochés, absorbés l’un dans l’autre et projetés dans la vacuité, la véritable compréhension. Il est illusoire de prendre pour vrai ce que notre esprit analyse, compare et choisit. L’ignorance est cette croyance associée à tout objet physique ou mental : dès qu’il est reconnu on pense aussitôt qu’il est vrai, qu’il existe. Cette croyance est erronée, c’est la vraie cause de la souffrance.

 DERNIER PRECEPTE : Laisser ces 2 illusoires, votre Ego et le désir
 se fondre en un, puis disparaître graduellement dans la vacuité.

 

Longue vie au Dharma !

©daniel Bukō Hōten❀
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photo du jardin zen du Suami du Port

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La voie du milieu. Nouveaux préceptes.

La voie du Bouddha est la voie du milieu. Ni trop d’un côté, ni trop de l’autre. C’est cela ?

OUI, mais pas seulement ! Ce n’est pas si simple. Il ne s’agit ni de jouer à l’équilibriste  sur un fil entre nos attirances, ni de jouer à pile ou face avec nos désirs, encore moins de chercher à ne plus rien ressentir du tout !

Un peu de neurobiochimie…pour mieux comprendre.

                 Notre cerveau est régi par des processus chimiques. Ainsi pour nos émotions : les neuro-transmetteurs  envoient des signaux sur l’ensemble du cortex. Il sont produits par l’hypotalamus et l’hypophyse (cerveau profond du zen), les trois principaux neuro-transmetteurs sont : la  dopamine (désir lié à la recherche de plaisir ou au besoin), les endorphines (sensation de bien-être bien connues des sportifs) et la sérotonine ( souffrance, douleur, anxiété).

Ce que nous apprennent aujourd’hui les neurobiologistes, et qui est fondamental, c’est que les trois courants de neuro-transmetteurs sont engagés simultanément dans le cerveau, et que le processus cherche à se reproduire à l’infini par une information envoyée en spirale dans le cortex. Ainsi au moment où arrivent plaisir et bien-être, un courant parallèle inverse est généré dans le système lymbique  produisant souffrance ou anxiété. Puis l’addiction peut s’incruster sur le long terme avec la dépendance et la souffrance ou le rejet et l’intolérance.

Que dire maintenant de la voie du Bouddha, la voie du milieu ? Le Bouddha a refusé la voie de l’ascétisme qu’il a testé pendant des  années et qui n’a rien donné. La voie qui ouvre au bonheur absolu ne peut pas être desséchée ou insipide. Il faut prendre du goût, il faut goûter aux sensations agréables, désagréables, vivre. Simplement vivre comme tout le monde. En connaissance de cause.

Ainsi on n’est rarement satisfait par son âge. On se sent trop vieux quand on est vieux, ou trop jeune quand on est adolescent, on fuit l’âge qu’on a parce que vieillir est souffrance. Mais on a l’âge qu’on a, et personne d’autre ne peut nous le prendre. Donc profitez au maximum de votre âge en tant que tel, là maintenant…  Ainsi les vieux se plaignent d’avoir des courbatures, des douleurs un peu partout, etc…Mais regardez-vous, regardez le pire, et comparez : pas si mal finalement !

Pour bien comprendre la voie du milieu il faut admettre quelque préceptes :

Précepte I : Allez vers le positif en toute chose modérément,
 ne pas stagner dans le négatif, 
ni se complaire dans sa propre négativité.

Bien souvent, partant de ce principe, on rejète le négatif, il ne faut pas se laisser envahir par le négatif…Mais comment faire ? On va jusqu’à essayer de penser que le négatif n’existe pas, ou qu’il est une illusion de notre esprit. Ni positif, ni négatif. Or c’est faux ! Les deux existent réellement en chaque chose, en chaque circonstance, en chaque instant comme la chimie de notre cerveau.

Précepte II : Positif et négatif existent 
simultanément en toute chose, à tout moment.

C’est sur la base de ce constat du chaud ou froid, de l’ agréable ou du désagréable, que nos sensations s’établissent et nous proposent des consignes :

— Trop chaud – enlève ta main, trop affreux – éloigne-toi, trop fort – tes oreilles, trop fou – ton esprit ! etc…
La voie du milieu du Bouddha n’est pas une simple règle de bienséance, ni une seule éthique, ou une philosophie. Cette voie intègre un principe d’obligation de résultat, et une garantie de succès. Elle intègre une force spirituelle(*) liée à la nécessité de vision juste. « Comprendre que les désirs sont la cause de la souffrance » est essentiel pour poursuivre dans les préceptes suivants.

Le désir n’est pas à rejeter. La sensation de désir est à chérir précieusement, au contraire. Le fait d’avoir envie n’est pas à condamner.  Il est salutaire et participe à notre survie corporelle, sentimentale, spirituelle, affective et amoureuse. L’amour n’est pas à rejeter, il est une sensation qui exige la transparence{*} de l’autre. L’amour sublimée transfère cette transparence dans l’absolu. L’amour du Christ exige la présence affective du Christ. S’il n’avait pas dit « je vous aime » on n’oserait pas aimer le Christ (ou AMMA voir Le bonheur c’est de dire je vous aime ) ! L’amour simple exige d’avoir un retour de l’autre. Aussi petit soit-il. Sur le fil du milieu, le ni-amour — ni- haine, la voie du non-retour ou de l’indifférence,  l’amour se dessèche. Il se réduit à sa plus petite expression. Une braise demeure ainsi longtemps… une braise qui souvent, ne pourra plus être raviver (sigh !)… Ne pleurez pas, ou plutôt si pleurez à chaudes larmes, (je l’ai fait avant- hier à la fin du film « demi-sœur » de Josiane Balasko* ). Ca fait du bien de pleurer, non ? À gros sanglots ! On est triste ou joyeux, on pleure, même réaction physique pour deux états contradictoires. Pourquoi ? Réfléchissez !

Précepte III : Explorer vos désirs, 
regardez-les comme source de bonheur, de joie de peine.
Se détacher graduellement
 Donnez et réduisez vos besoins.

Non, la voie du milieu n’est pas réduite à « ni trop d’un côté, ni trop de l’autre » 

©daniel Bukō Hōten❀

<LA SUITE>

la force spirituelle(*) c’est celle que procure la méditation, zazen. Garantie du résultat par la certification de tous les Bouddhas, 

transparence{*} : comprendre qu’on se fond dans l’autre, dans l’espérance, la reconnaissance.

* ce film m’a ému parce que Josiane Balasko joue très bien l’enfant attardé et que sa joie et sa souffrance sont communicatives, son humour est excellent. A voir absolument !