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Au-delà du par-delà : la conscience globale

Que se passe-t-il après la vie ? Si l’on accepte la NDE la question est pour moi entièrement résolue.  Un petit poème pour la mise en bouche :

La mort est une nouvelle vie .
Un monde arrive et un autre s'en va, simultanément.
 Ainsi, d'un hublot à l'autre des deux vaisseaux
la première perception dans la nouvelle vie n'est pas différente
De la dernière perception dans la vie qui nous quitte,
ni complètement identique. 
Elles se rencontrent à cet instant précis de la séparation, sur la ligne bleue.

Il faut prendre au sérieux les expériences de mort imminente, NDE (near death experience).  Depuis des années je m’intéresse à cette question, mon premier livre lu en 1986 : « la source noire » de Patrick Van Eersel . Plus récemment le professeur Pim van Lommel a essayé d’alerter la communauté scientifique en 2001 dans la revue médicale mondiale The Lancet. Sur 4 études prospectives regroupant un total de 562 survivants d’un arrêt cardiaque, 11% et 18% d’entre eux ont relaté une expérience de NDE, de plus ces études n’ont pas pu démonter qu’une cause physiologique, psychologique, pharmacologique soit à l’origine de cette NDE. Il propose un nouveau paradigme pour expliquer ces expériences. Il ne croit pas que la conscience s’élève au dessus du corps. Elle est toujours présente à l’extérieur et à l’intérieur du corps. Le cerveau devient un facilitateur de conscience plutôt qu’un générateur de conscience.

Cela change la donne. La conscience n’est pas créé par le cerveau mais le cerveau est un capteur de conscience.

Dans le bouddhisme on va discerner 6 (-capteurs-de-) consciences sensoriels : œil, oreille, nez, bouche (anus et sexe), peau et cerveau, puis une 7è (-illusion de-) conscience : l’ego. La 8è conscience sera abordée plus loin.

L’expérience qui permet à quelqu’un la décorporation s’appelle OOBE (out of body experience). Ainsi Nicolas Fraisse est capable assis sur sa chaise devant le journaliste, d’aller voir à la boulangerie et repérer que la boulangère a de nouvelles boucles d’oreilles comportant une ancre marine. (voir le reportage très intéressant ICI) ! Son camarade prétend que s’il le lui demande dans le tram, il peut aller vérifier le nombre de personnes qui attendent à l’arrêt suivant. J’ai moi-même eu des expériences de voyages « astraux » à l’endormissement à l’âge de 27 ans, déclenchée par lecture d’un livre secret tibétain sur le yoga des rêves. Je gardais la conscience dans mes rêves et volait dans les airs, sans trop savoir où j’allais. Je n’ai jamais pu aller à un endroit choisi mais je m’amusais. Ainsi je me jetais du haut d’un pont pour ressentir la frayeur de la chute tout en sachant que je ne mourrais pas  fracassé en bas, ou je me laissais tomber volontairement en arrière  sur le dos sachant qu’il n’y aurait aucune douleur. J’avais quand même peur de le faire (Et si je ne dormais pas !…) Aujourd’hui l’expérience de Nicolas est une révélation de plus à laquelle j’adhère. Il faut l’intégrer dans la nouvelle compréhension proposée par le  professeur Pim van Lommel sur les NDE.

Ancien paradigme obsolète : La conscience est crée par le cerveau.

Nouveau Paradigme : la conscience est présente partout comme une mer sans fond et sans surface.

Dans le cas de Nicolas qui va voir à la boulangerie ou dans celui de mes voyages « astraux » :

  1. La connexion avec les oreilles n’est plus directe mais des sons peuvent être entendus, brouillés, feutrés. Certains entendent des milliers de voix  en même temps comme une centrale téléphonique. J’entends parfois de la musique mais la durée du  morceau ou du son reste très improbable. Cela ressemble plus à une impression de plénitude auditive, celle produite par la musique lorsque de bons artistes sont à l’œuvre plutôt qu’à une réelle écoute temporelle.
  2. Les odeurs peuvent être ressenties dans le virtuel mais les notions de cycles, d’ondes, de va et vient liées à la respiration sont perdues.
  3. Des images colorées sont perçues, tout type d’images même des personnages de bandes dessinées…mais plus de notion exacte de la forme ou du vide. C’est un film qui se déroule, on est à la fois sur un angle de vue global et restreint. L’impression d’être l’œil de Dieu collé au plafond mais, en même temps, un œil intrus blotti dans un coin de la pièce que personne ne voit, et qui n’a qu’une vision limitée à ce qu’il regarde.
  4. La bouche, le corps, l’anus et le sexe peuvent encore ressentir virtuellement des sensations de goût, de plaisir. Des sensations énergétiques fortes sont ressenties durant le sommeil paradoxal (grande activité cérébrale EEG, 2 heures par nuit). La température du corps s’élève.
  5. Il n’y a plus  la sensation du toucher mais le frisson  de la peau peut apparaître, sensations de chaleur ou de froid sous leurs aspects énergétiques.Pourtant une fois j’ai cru que le chat m’avait bondi dessus (allongé sur mon lit). J’ai eu très peur et suis sorti de l’état transitoire. Au moment du départ il y a une sorte d’angoisse comme si on allait mourir. Besoin de  fermer la porte à clé, etc . Besoin de se dire qu’on ne risque rien.
  6. La question qui reste en suspend c’est le rôle du cerveau ?  IL y a une grosse différence entre NDE et OOBE. En NDE peut-il continuer à recevoir la conscience si le flux sanguin s’arrête ? Les publications du professeur Pim van Lommel confirment le maintien d’une conscience après le coma cérébral. Ainsi ceux qui n’ont pas accepté de franchir la ligne du non-retour sont revenus dans leur corps, le cœur s’est remis à battre et ils ont pu révéler leur expérience. Pour l’OOBE ou les expériences de rêves « astraux » l’activité cérébrale est maintenue voir suractivée (sommeil paradoxal).
  7. Dans le bouddhisme la 7è conscience est nuisible. C’est elle qui amène la conceptualisation, et par là, l’ignorance qui résulte du conditionnement. La 7è conscience est l’affirmation de la réalité du moi en opposition à l’extérieur.  A cet instant qui précède la mort,  les témoignages de NDE rapportent qu’il peut y avoir eu une sorte de jugement  dernier sur sa propre vie (que l’on voit défiler). Un juge bienveillant serait présent à l’intérieur et à l’extérieur de soi, comme en transmission de pensées.  C’est la 7è conscience qui se remet en question à ce stade.  Pour l’OOBE ou les rêves « astraux » la sensation d’être présent est très forte, tellement forte qu’on garde le rêve en mémoire, mais il n’y a plus la même logique analytique de la raison. Les enchaînements de pensées sont chaotiques et très difficiles à retrouver. Il y a bien un fil conducteur mais ce n’est pas du tout notre logique habituelle de pensée. On n’est plus dans cette 7è conscience. On l’a quittée !

Et c’est celà qui est exceptionnel, l’abandon de la 7è conscience ! Les gens qui ont vécu une NDE en reviennent transformés. Ils deviennent mystiques, altruistes, apolitiques. Pourquoi ? Par l’arrêt momentanée de la 7è conscience ils ont l’impression forte d’être quelqu’un d’autre, d’avoir une nouvelle vie.

La 8è conscience l’Alaya (ou la conscience hishiryo) est globale, elle englobe tout le passé, tout l’archétype de l’humanité, et aussi le chemin parcouru par l’observateur qui se poursuit de vies en vies. Lorsque cette conscience est présente la 7é conscience est anéantie de facto. Il y a incompatibilité totale entre la 7è conscience et cette conscience globale qui est partout. Dans le bien-être, la fin de toutes les souffrances, la joie, la paix et le bonheur l’observateur se laisse porter vers ce qui est décrit en NDE comme une lumière d’amour qui n’éblouit pas, il se dissout dans la conscience globale. Il n’y a plus de pensées égoïstes, plus d’ego. L’observateur ignore le moment exacte de la fin.

L'instant suivant est celui de la vie suivante :
ni identique à la dernière conscience ,
ni différente d'elle.
La vie se perpétue ainsi au-delà du par delà.
Comme le dharma, au-delà du par delà.

Ainsi la question de la vie après la mort ne se pose plus !

©daniel Bukō Hōten⨹

A l’image de ces cadenas  sur le Pont Royal de Paris, nous sommes tous solidaires !

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Que se passe-t-il pendant Zazen ?

Le zazen est cette méditation bouddhiste zen face à un mur, assis sur un coussin nommé zafu rempli de kapok, les jambes en lotus ou en semi-lotus.

La tête est droite, le menton rentré, le sommet du crâne se hisse vers le ciel. Les yeux sont mi-clos, ils s’appuient sur rien, devant soi sur le mur, entre l’ombre et la lumière, rien de spécial qui accrocherait l’oeil. La colonne est droite, souple. Les reins s’affaissent souvent, il faut y remettre un peu d’énergie  et les tendre de nouveau pour que dans 25 ans elle soit toujours aussi belle cette posture de bouddha.
Alors à quoi ça sert tout ça ? Pourquoi donc se poster ainsi ? Il y a plein de choses à faire dans cette vie, pourquoi perdre son temps ainsi ?

Le zazen du matin au dojo c’est  parfois aussi doux qu’un souffle de rosée qui vient vous effleurer les poumons. S’installer ainsi dans l’instant présent c’est à la fois pas-extraordinaire-du-tout et complètement étrange ! Imaginez que vous preniez un plaisir fou à simplement respirer, à simplement remplir vos poumons, ou arrondir votre ventre, car c’est plutôt par là que se situe l’inspiration et l’expiration, en bas du ventre. Imaginez qu’à chaque cycle vous refaites cette expérience, qu’elle se prolonge à l’infini. En plus vous entendez une musique qui vous semble toute proche, complètement familière. Un musicien joue pour vous et y met toute son énergie. Vous êtes un spectateur assis sur l’estrade juste prêt de lui, c’est un concert intime. Des mots passent dans votre esprit, des mots dits par le Godo. Souvent du japonais, au fond de vous ils passent et ressortent intacts ces mots. Le KUSEN racontait quoi au juste ce matin Kâ Jô, Shokudo ? ? Les mots viennent là juste pour vous maintenir éveillé. Souvent des images défilent. Des images vides de sens, sont-ce bien  des images d’ailleurs ? Des images, des sons, des odeurs, des impressions colorées de sens ? Des concept-images, des ébauches de mots arrivent. Ils viennent du fonds de la conscience, la consience Alaya. Juste il faut lutter un petit peu pour ne pas s’endormir.  Toute la posture est là pour ça. Comment sont mes pouces ? Et mes yeux toujours mi-clos ? Il y a une frontière entre la veille et le sommeil un « no man’s land » ou  qui s’aventure en revient un peu béat, un sourire aux lèvres , … Voilà le bois est frappé puis la cloche sonne, zazen est déjà fini.

Raconter ce qui se passe pendant Zazen est inexprimable, vous l’avez compris ! Simplement ce matin j’ai eu l’impression forte que ce souffle d’air qui vient en nous est une bénédiction. L’air que l’on respire n’est pas éternel. Ce souffle de vie n’est pas éternel. Respectons le !

Daniel BukohoTen