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Abandonner son Ego et structurer son esprit

Abandonner son Ego.  Quelle drôle d’idée ! Voir également< Abandonnez son ego> l’article qui a débuté cette réflexion et que je m’étais promis de poursuivre un peu plus avant…Ainsi s’il faut abandonner son Ego, il faut quand même garder les petites briques fondatrices, celles qui sont des germes de spiritualité, des graines de dharma semées par les autres. Ces graines-là  n’ont rien à voir avec l’Ego. Elles sont conceptuelles et quand il y a interprétation, verbalisation, rationalisation c’est le cerveau gauche où siège le langage, où règne un Ego stable et unique.

 

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Ku Mu La vacuité RIEN

Nothing ? What is the meaning of this word ?

Dans le bouddhisme la compréhension de la vacuité est fondamentale. Quand le dalai Lama en parle il faut s’accrocher pour arriver à suivre. Dans le zen on parle de Ku, de Mu, on le chante tous les soirs : le vide (Ku) est la forme (Shiki), la forme est le vide.

 

J’ai cherché longtemps à comprendre. J’ai vu des pratiquants préoccupés par cette question. Qu’est ce que la vacuité, je ne comprends pas ? Pour stigmatiser un raisonnement d’Hermann Hesse (encore lui) on pourrait dire que si tout est vide comment s’en rendre compte ? Il faut bien un petit quelque-chose- de- plein pour s’apercevoir que tout le reste est vide. Une tête d’épingle… Vous savez l’histoire du Big Bang. Au début il n’y avait qu’une tête d’épingle bourrée d’énergie, puis ça a pété, BANG !! et maintenant tout l’Univers est en expansion, c’est ce qu’on observe. Des galaxies qui s’éloignent toutes les unes des autres. Sauf que les trois quarts de l’Univers sont des trous noirs,  de l’anti-matière.  Bref, toutes ces théories sont vraiment réservées aux experts, et c’est réconfortant de savoir que le Bouddha l’avait compris dans son Nirvana.

Un jour, je ne peux pas vous dire quand, j’ai jeté l’éponge ! Maintenant j’ai l’impression d’avoir compris parce que ça ne préoccupe plus. Je suis libéré de cette question. « Il n’y a pas de solution parce qu’il n’y a pas de problème » a dit l’artiste Marcel Duchamp.  C’est à ça que j’en suis aujourd’hui. Plus de problème avec la vacuité !

Enfin presque plus… parce que si je pense à  PLUS RIEN, alors là je deviens triste,  je me dis que quand il n’y a plus rien, c’est dur. Aujourd’hui beaucoup de gens se retrouvent comme ça, pratiquement jeté dans la rue. Jean Paul Galibert dit dans son blog « Le néant, peu à peu, étend son empire. Les licenciements, le délaissement, les dépressions, l’angoisse, finissent par se fondre en un immense sentiment d’inexistence. Et c’est cela, précisément, qui nous permettra d’exister. »

 

Je trouve cette réflexion pleine d’optimisme, merci Jean Paul car tu as raison !  C’est ce qu’on ressent quand on a l’esprit zen de Kôdô Sawaki…  Vous savez quand soudain on réalise le zen du Bouddha (voir l’article sur les contrefaçons du zen) .

Non seulement on ne désire pas le Paradis, mais on n’a pas peur de l’enfer.

Dans le zen la position sociale est appelée Gyô.

Nous autres moines rejetons toute distinction de rang social en prenant l’habit. Qu’un homme soit important, ou pas, ne nous concerne pas.

©Daniel Buko India 2013
©Daniel Buko India 2013

Facile de s’asseoir dans ce confort quand il suffit d’ouvrir les mains pour que tout vous arrive. C’esrt ma position de retraité actuelle. Une sorte de paradis sur Terre. Plus besoin de travailler. On peut se mettre à écrire un blog et penser confortablement installé dans son fauteuil ce que doit être la misère de quelqu’un qui n’a plus rien. C’est indécent d’en parler ainsi, excusez moi ! L’Hokyo Zan Maï(*) dit « les mots sont un gouffre dans lequel on tombe, et si on se laisse troubler par les mots on est dans une impasse « . Je me sens pris dans une nasse, impossible de sortir …

Pourtant Il y a un autre PLUS RIEN  auquel je pense, dur, dur à supporter : le vide de sentiments, le vide d’affection, la solitude, l’absence.

© DBKHT Inde  Tamil Nadu mai 2012 : la solitude

Là je vous certifie que le zen peut vous aider.  On réalise sur le zafu  qu’ on est une vraie personne digne d’intérêt, et qu’on a une énergie incommensurable en nous comme chaque homme : la nature de bouddha. (voir l’article sur la boîte en carton), qu’elle est là, tranquille comme mon chat. ( voir article : les yeux du chat) Kôdô, qu’est que tu réponds  à ça ?

il faut apparaître un homme nouveau qui n’a besoin de rien, c’est un individu formidable, libre, décontracté, ouvert et inconventionnel

Daniel Bukoho Ten

(*) texte sacré du zen ancien(Ch’an) écrit par Tōzan

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Abondonner l’Ego ?

Abandonner son Ego.  Quelle drôle d’idée !

Dans le zen, et plus généralement dans le bouddhisme, on ne réfléchit plus sur cette question. On sait et on répète à tous les débutants qu’il faut abandonner son Ego. « Shin jin datsu raku »  a dit Nyojo en tapant  avec sa sandale sur la tête d’un disciple qui s’endormait en zazen à côté de  Dôgen. Dôgen en fut très impressionné et  a vécu cette expérience dans l’instant qui suivit dans un éclair d’illumination. Il alla voir Nyojo et lui dit ce qu’il avait ressenti.  Nyojo lui répondit « datsu raku shin jin  » , ce qui signifie « oublie d’oublier ton corps et ton esprit ». Ne pas s’attacher à son expérience pendant zazen, tout pratiquant du zen doit l’apprendre s’il ne veut pas se prendre pour le Bouddha, ce qui est la pire des stupidités, la plus grande autofascination, le plus grand « aveuglement de soi par soi « comme a dit Kôdô Sawaki qui en fait parlait de l’ignorance, ce qui est exactement le contraire ! L’ignorance c’est ne pas savoir que la nature de Bouddha existe en chacun de nous. Le contraire d’une erreur, le côté face, est aussi erroné que le côté pile.  Mon premier éclair d’illumination fut en lisant cela chez Hermann Hesse  » Siddhartha » Le contraire de toute vérité est aussi vrai que la vérité elle-même. C’est applicable pour une erreur aussi bien entendu, puisque elle est le contraire de la vérité ! C’est à partir de cette lecture que je me suis intéressé au bouddhisme. Ca a fait « clic » dans mon cerveau. La Raison qui veut toujours avoir raison était prise en faille !   Ainsi s’il faut abandonner son Ego, le contraire est qu’il faut aussi le garder précieusement, le chérir comme son propre enfant, l’aider à avancer dans cette vie. Sans quoi, que deviendraient les artistes, et que serait la vie sans l’art, sans la musique sans l’humour ? Car qui d’autre qu’un artiste ne chérit mieux son Ego. Vous connaissez un artiste qui ne soit pas égocentrique ? Moi non plus ! (Vous pouvez me dire le contraire bien entendu, cela ne serait pas étonnant  de trouver un artiste dépourvu d’égo !) . Que serait notre vie sans le cerveau droit, celui de l’intuition , de l’innovation et de l’art ?

Là on  croit toucher du doigt à une contradiction.  On n’est pas à ça prêt dans le zen, au contraire on joue avec. On désosse la pensée objective pour n’en faire qu’un tas de mots inintelligibles à la suite les uns des autres, comme les wagons d’un train qui se seraient tous détachés . Il faut abandonner son Ego mais conserver sa nature de Bouddha ?  Et l’âme dans tout ça qu’est ce qu’on en fait ? Et le Soi ? Et la Raison ? et la Conscience , la bonne conscience, la morale ?

Abandonner son corps et son esprit c’est facile à dire dans le zen. On comprend bien que la racine de la souffrance est dans cet Ego qui veut toujours tout ramené à lui,  paraître le meilleur, le plus intelligent …alors on conseille aux disciples d’abandonner leurs pensées égoistes qui sont souvent des pensées discursives  qui tournent en rond sans s’arrêter !  Pendant zazen c’est fatiguant de gamberger. Ca ne sert qu’à faire le contraire d’un bon zazen. On cherche à couper le flux inutile des pensées égotiques.  « Ego lâche moi un peu, STP ».  On extériorise l’Ego comme s’il était un petit garnement qui ferait mieux d’aller se moucher avant de causer.

Mais là maintenant qu’est ce qui nous empêche de gamberger si on veut garder un peu de sens critique.

Il y a tellement à dire sur cette question,  surtout que j’ai sous mon coude le livre « conscience & cerveau » de Jean Delacour (DeBoeck Université) qui révèle plein de choses  sur l’Ego et le cerveau dont je n’ai pas parlé…. UN exemple ?

Au contraire de l’ordinateur (la machine de Turing) les cerveaux ont des capacités cognitives variées, relativement spécialisées, formées par une histoire naturelle régie globalement par la sélection mais REBELLE dans ses péripéties locales à tout formalisme, à toute règle explicite à priori.

Pour conclure ce bref article je dirai que quand on a fini de dégoupiller l’Ego, le travail sur soi n’est pas fini loin de là,  et l ‘appréhension  (la faculté de saisir par l’intelligence) n’en est qu’à son tout-début, mais ça peut changer…les cerveaux humains se connectent entre eux pratiquement en instantanée, quelque soit la distance qui les  sépare.  c’est une puissance cognitive phénoménale pour demain.