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Akong poignardé : Pourquoi ?!

Nous apprenons la mort brutale de Akong Rimpoché Le 8 octobre 2013,  assassiné à Chengdu, dans la province du Sichuan en Chine. Apparemment c’est une histoire d’argent qui a occasionné cet acte terrible. Trois individus se sont introduits chez Akong et l’ont poignardé, lui, son neveu et un moine.  Akong Rimpoché a œuvré dans l’humanitaire et notamment avec son association ROKPA dont l’unique but était d’aider tous les pauvres de ce monde. Il raconte dans l’émission Sagesses bouddhistes d’octobre 2012 comment en quittant le Tibet, lui,  Chögyam Trungpa  et quelques autres ont survécu grâce à des chasseurs qui les trouvèrent dans leur grotte et leur donnèrent à manger. Ils avaient encore des pierres précieuses, mais plus que de l’eau et s’attendaient tous à mourir. Il a fait le vœu à ce moment là, de ne plus s’asseoir sur un trône et d’aider les êtres, les nourrir et leur donner une éducation.

La communauté bouddhiste est atterrée par cette nouvelle. Un moine assassiné, qui plus est un Tulku (réincarnation de lama reconnue par le Karmapa) c’est extrêmement  choquant. Pourquoi ? Parce que les bouddhistes croient en la loi du karma et c’est un karma très dur de finir ainsi, incompatible à vrai dire avec un Rimpoché. Alors pourquoi ?

J’ai lu le livre  Dragon Thunder de Diana J. Mukpo Pybus publié en 2010  par Sambhala Editions. Elle épousa Trungpa à l’âge de 16 ans en 1970. Elle parle de son expérience avec lui, notamment  en Ecosse, et explique en détail les profondes tensions qu’il y avait entre lui et Akong. Je suppose que cette histoire doit être prise avec des pincettes et notamment ses souvenirs de midinette, mais elle a suivi le cheminement spirituel de Trungpa et assure aujourd’hui sa succession spirituelle. Dans son livre Akong représente plutôt la vertu contrariée car il avait du mal à supporter les exactions de Trungpa ( alcool, sexe…). Trungpa a renoncé à sa robe de moine à l’époque du mariage. Elle cite des tensions entre les deux amis. Elle était venue vivre en Écosse avec Trungpa au monastère Samyé Ling . Akong exigeait que Trungpa mange comme les autres, et ne reste pas dans la chambre avec elle, etc… Pour empêcher Akong de négocier avec des donateurs venus en délégation Trungpa se serait introduit à l’étage dans la chambre de Akong et, pendant qu’il recevait ses délégués, il aurait procédé au saccage de son autel avec un bâton, puis aurait uriné dans la cage d’escalier en sortant de la chambre. Cette histoire m’a marqué au point que j’ai complètement remis en question mon appréciation de Trungpa (pourtant j’ai adoré ses livres à une certaine époque voir mon commentaire sur une question sur ce blog).

Cet acte insensé de Trungpa a-t-il eu des conséquences karmiques ? On peut se le demander aujourd’hui. Est-ce que le comportement d’Akong à l’époque est à l’origine de ce retour de karma  d’une telle violence ?

Plus on avance sur la voie du milieu tracée par le Bouddha et plus il faut faire attention. La moindre petite faute peut avoir des conséquences karmiques invraisemblables. C’est une question de confiance, on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre(*) (Article METTRE EN PRATIQUE SA CONNAISSANCE) ! Redescendez du trône et revenez à la réalité, les deux pieds sur terre. Personne ne peut se sentir au dessus des autres. Même si les autres croient que vous l’êtes, vous vous savez que ce n’est pas vrai, puisque tous nous avons la nature de Bouddha. Aucun n’est au dessus et surtout pas soi !

©daniel Bukō Hōten❀

(*) ou manger dans la main du Bouddha et cracher dans la soupe ? (en rapport avec l’acte insensé de Trungpa)

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littérature métaphysique philisophie TOUT

le chemin initiatique pour trouver le bonheur ?

Ouvrir le champ des possibles. Apparemment cette expression est un peu galvaudée. Pourquoi l’ai-je utilisée ?  Pour aborder la question de l’angle d’attaque, de notre regard sur le monde. Un monde que l’on observe de plus en plus en spectateur est un monde merveilleux… Comment, pourquoi ? C’est une question métaphysique.

Certains pensent que se fondre dans la lumière c’est le satori, que l’enjeu spirituel est de dissoudre le moi d’avoir une sorte d’orgasme cosmique…. rires dans la salle ! Si c’est un homme qui le dit ça passe, mais quand c’est une femme on ne peut manquer de se dire hi, hi  ! elle se vante de connaitre l’orgasme… C’est pas juste mais attention de ne pas trop dévoiler  vos qualités mesdames au risque de paraître vulgaire. ( voir la video d’Arouna Lipschitz. Elle est intéressante cette dame, un peu barrée car initiée, elle distingue la voie spirituelle du chemin initiatique pour faire la différence, elle est initiée donc elle sait…mais elle parle trop, à sa façon de parler elle montre sa confusion, ça se voit. Il ne suffit pas d’écrire des livres pour être un maître spirituel.)

La différence entre un initié et un maître spirituel ? Le premier parle beaucoup, le deuxième ne dit plus rien mais sourit et écoute. C’est peut être ce qu’elle fait maintenant Arouna L. mais elle ne peut plus brûler ses livres … Moi c’est pareil, je dois faire attention. Ce n’est pas facile d’aborder le zen et la métaphysique de front mais par contre, je peux  revenir sur n’importe quel article et le modifier sans vergogne pour rester cohérent. Il est plus simple de parler du zen ou de zazen et d’en rester à ce qu’on nous a appris depuis Dôgen, Kôdô Sawaki et Sensei Deshimaru. Mais alors comment ouvrir le champ des possibles, le sujet de ce post ?

Notre angle d’attaque ordinaire c’est le petit ego. J’aime ou j’aime pas, je prends ou je rejette, j’adhère ou je me dissocie…On ne sort pas facilement de cet angle d’attaque ordinaire. On y est contraint depuis l’âge de 6 mois où l’on a commencé à refuser en jetant par terre violemment les objets qu’on nous tendait gentiment. C’est notre processus d’identification, de fabrication de l’ego, notre petit frère bien sympathique. On ne peut pas le rejeter sans le prendre. Il faut être séparé du monde pour vouloir s’y dissoudre dans l’Unité, dans la lumière.

Si vous voulez rejeter le petit ego vous entrez dans son processus du je prends ou je rejette…donc vous le suivez. On ne peut pas le rejeter sans le prendre. On ne peut pas refuser sans faire un choix.

On est ainsi fait, c’est notre angle d’attaque ordinaire. La voie initiatique vous propose d’ouvrir votre champ de vision. Pour cela les gourous vont peser de leur pouvoir  de fascination pour rompre votre portefeuille et vos barrières intérieures celles qui vous relient au petit ego. Les moins scrupuleux vont en profiter pour caresser vos jolis cheveux blonds, d’autres (pourtant bouddhistes) iront jusqu’à vous demander de crever un sachet de gaz sarin en plein métro de Tokyo ce 20 mars 1995. Triste anniversaire lire Underground de Murakami, c’est terrifiant. Ainsi les voies initiatiques sont très dangereuses autant penser à autre chose.

Ryôkan par exemple. Quelqu’un de simple, un peu imbécile, c’est ce qu’il vous faut. DBKHT est pas mal non plus comme grand imbécile, mais il parle parfois de lui à la troisième personne, ce qui fait cracher du feu les dragonnes.

Reste donc le chemin spirituel, la méditation, zazen. Rien ne vous empêche de continuer la recherche et d’ouvrir les champs du possible. Pour modifier votre angle d’attaque, prenez le grand huit avec votre fiston et laissez vous emporter par le dragon Khan. Avec la vitesse en plein descente vous êtes obligé de sourire à la vie. C’est magnifique et complètement merveilleux la vie quand on est son propre spectateur, quand on est à Disneyland. Comme écrivait Chögyam Trungpa dans le matérialisme spirituel, après il faut prendre l’autoroute et rentrer chez vous, retrouver votre solitude. Ce sont les contraintes du monde, les accepter est la voie initiatique de l’homme.

©daniel Bukō Hōten

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LA SOUFFRANCE et le laisser-être

Où est la souffrance ? elle est dans ce constat d’impuissance qui me condamne à me taire, à suivre les autres nonchalamment comme un mouton dans le troupeau, cette peur de me sentir bafoué, humilié, incompris, elle est dans l’apathie du citoyen repus, chauffé, assuré, protégé des maladies et des intempéries, elle est dans ces cris de désespoir que lancent des foules entières de malheureux déshérités n’ayant plus foi en cette société qui protège le Capital avant ceux qui travaillent, elle est partout aujourd’hui…..

DUKKHA la première  des quatre nobles vérités  signifie (en résumé on peut s’en tenir à la première phrase) :

 La vie sur Terre est souffrance. Tant que nous restons  le jouet de nos désirs, tant que nous restons formatés par nos concepts pas de salut.

Retrouvez l’ensemble du KUSEN ICI

Le laisser-être ce n’est pas consommer des bières en regardant les matchs de rugby dans son canapé. Pour arriver au laisser-être il faut une discipline rigoureuse. J’avais recopié cette formule de Chögyam Tgrungpa il y a trente ans pour son début, ce qui m’avait bien aidé dans les moments difficiles. « Ne pas chercher à s’améliorer par la force sur soi-même » , « la vérité du but est non-lutte » la voie est ouverte, cesser de lutter elle vient toute seule, mais avais-je compris la chute ambigüe ? Refuser la lutte sur soi tout en acceptant une discipline, c’est antinomique, contradictoire comme le zen ! Une discipline qui nous amène au laisser-être n’est plus une discipline mais une délivrance ! Quelle est donc cette discipline ?

C’est la pratique de la méditation, de zazen(*) qui déconditionne l’esprit. Cette pratique régulière et assidue va opérer une mutation de votre esprit. Le laisser-être va jaillir spontanément dans cette qualité de santé et d’éveil dans le vie quotidienne.  En partie, car on résiste mal à la flatterie de ses amis, aux moments cruels où l’on se sent rejeté et à la pression du stress quotidien. Ainsi la pratique de la voie n’a pas de fin. Se croire au delà des tracas est encore un enfermement de l’esprit, le plus difficile à déloger. C’est le lot des  arrogants, des Révérends et de tous ceux qui se disent ceci ou cela.  Retrouvez le naturel de cette qualité d’éveil et de santé, simplement, sans prétention, que vous soyez en pleine forme ou au bout du rouleau.

Restez simple, nous ne sommes rien que poussière.

Asseyez vous sur le zafu (*) et pratiquez le laisser-être.

C’est le bien-être, c’est la voie du bouddha, au dela de la souffrance.

(*) voir glossaire