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Mettre en pratique sa connaissance.

Parmi ceux qui s’intéressent au Zen, la plus grande part croit le connaître par ce qu’ils ont lu et pense le pratiquer par une attitude convenue dans la vie de tous les jours, une ouverture vers les autres dans le meilleur des cas, et quelques méditations en solitaire pour toucher à l’intime, car le besoin est là.

Ce n’est pas la mise en pratique du Zen. La mise en pratique du Zen c’est aller au dojo près de chez soi, et faire zazen(*) avec les autres plusieurs fois par semaine.  Avec les autres, parmi les autres, comme les autres, ni plus ni moins que les autres… Poser le livre, arrêter de fantasmer. Eviter l’arrogance de se croire supérieur aux autres, de se prendre pour le Bouddha. Ne cherchez pas à avoir le beurre et l’argent du beurre.

Avoir le beurre et l’argent du beurre. Cet idiome bien connue en France est traduit  en anglais par « to have your cake and eat it ».

 Avoir le beurre et l’argent du beurre c’est avoir une grande exigence, démesurée, ramener la couverture à soi. Toujours plus, vouloir toujours plus. Ce que j’ai à vous offrir moi, grand moine zen par la taille mais petit moine sans prétention dans le zen, ne dépassera pas ce que je sais, ce que j’ai compris et ce que je ressens. A 61 ans j’ai vécu. Il est temps de m’en rendre compte, d’autant quand la société vous laisse la liberté de vivre à votre guise avec une petite rente de retraité. J’ai du temps pour me regarder le nombril…  Ce que je peux offrir c’est le beurre. Rien de plus. Si vous recherchez le « Grand Maître dans l’Absolu », celui qui a la vue juste en permanence, cherchez-le parmi votre entourage. Il est près de vous, quelque soit votre karma. J’ai la vue qui se brouille parfois. Alors je me fais tout petit, j’évite les vagues, je retrouve la plénitude du quotidien, l’errance de l’esprit qui se cherche et qui regarde chaque geste sans y trouver le moindre sens.  Vouloir résister aux vagues par tout temps est très arrogant, on finit par en prendre une en pleine figure un jour ou l’autre, un vrai coup à l’amour propre. Non, ne venez pas chercher sur ce blog l’argent du beurre, vous ne l’aurez pas. L’argent du beurre c’est votre participation, votre accord intime. Il faut donner de vous pour prétendre comprendre autre chose que ce que dicte votre intellect. Restez tel que vous êtes et faites un premier pas vers l’autre. L’autre vous montre ce que vous êtes d’un point de vue surprenant, celui que vous ne voyez jamais. On n’a pas les yeux derrière la tête.

Avoir le gâteau et le manger (la version anglaise de l’idiome) me semble plus pragmatique. C’est bien connu que nos frères d’outre Manche sont plus pragmatiques que nous. Supposons que je sois en mesure de vous donner ici le gâteau, vous regardez le gâteau, vous le savourez en pensée,  mais il faut le manger et pour cela utiliser votre bouche, l’avaler et utiliser vos tripes pour le digérer. Impossible si vous en restez à l’intellect.

La mise en pratique est un outil indispensable. Bien souvent ce n’est pas ce qu’on imaginait. Passer à la pratique c’est découvrir d’autres difficultés, d’autres blocages. C’est aussi vivre la chose par soi-même, la vivre avec ses difficultés. Si on ne franchit pas le cap, si on ne se jette pas à l’eau, on se réconforte par une surestimation de soi-même (dans le meilleur des cas). On se croit fort, et pour le rester mieux vaut ne pas monter sur le ring. La vie de tous les jours est là pour vous absorber et vous faire oublier votre acte d’impuissance. Regarder une série TV, ça fait passer le temps.

Regardez  aussi vers l’Est (comme la photo de couverture), l’Est c’est là que sont les maîtres, au delà de la mer ou… près de vous, il est là tout près de vous !

©daniel Bukō Hōten

(*) voir glossaire.

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Peut-on croire encore en l’Humanité ?

Albert Jacquard est mort ce 11 septembre 2013. Le 11 septembre 2001 vous vous en souvenez ? Le monde a été frappé  d’effroi. Deux jumelles tombaient, le monde du capital était attaqué en son cœur.

12 ans plus tard c’est l’Humanité qui perd son représentant sur Terre, son joker. J’ai croisé Albert Jacquard dans son immeuble à Paris rue de Rennes, cet homme si humble et si prêt des plus démunis. Tellement de respect pour lui,  un sourire permanent dans les yeux …

Il y a déjà une plaque commémorative sur cet immeuble. L’attentat perpétré le 17 septembre 1986 devant le magasin Tati, vous vous souvenez ? Il fit 7 morts et 55 blessés. Il y aura donc une autre plaque sur ce mur.

C’est là qu’a vécu et qu’est mort
Albert Jacquard
le dernier espoir pour l’Humanité.

A 40 ans il pense « qu’on n’est pas éternel et qu’on ne veut pas gâcher sa vie à des choses dérisoires ». Il part à l’université américaine de Stanford pour étudier la génétique des populations.

On ne repense pas la façon de vivre ensemble, dit-il, quand l’humanité attendra son apogée démographique : 9 à 10 milliards d’individus probablement avant la fin du siècle…On ne peut pas vivre de la même façon à 9 milliards qu’à 1 milliard. Comment feront nos enfants sur une si petite planète ? On n’y avait encore jamais pensé.

Croyez-vous encore en l’Humanité ? Peut-on croire à son salut sur Terre ?

Tant qu’Albert Jacquard était en vie je pensais que les scientifiques comme lui pouvait faire basculer l’équilibre du monde du bon côté, faire bouger la conscience collective ; mais maintenant qu’il n’est plus là je ne sais plus, je n’ose plus croire en l’humanisme. Lui seul était capable de montrer à quel point l’Homme va vers sa perte, croissance démographique, famines grandissantes, disparition des ressources vitales et des autres espèces animales, dégradation de la biosphère, etc. Il savait trouver les mots, il était brillant, une lumière pour l’Humanité. Maintenant elle est plongée dans le noir. Le mois de septembre est décidément le mois du deuil.

Etre un être humain respectable ce n’est pas seulement avoir des gènes d’homme mais c’est être capable de rencontrer les êtres et de se construire avec la rencontre des autres. Si on ne se rend pas compte de ça, on est foutu, conclut-il ! Albert Jacquard avait foi en l’éducation. Il faut que les pays riches payent pour les pays trop pauvres pour éduquer.

Il aura été jusqu’au bout du possible. 87 ans c’est un bel âge pour mourir !

Merci Monsieur Jacquard !

©Daniel Bukō HōTen

  caricature d’entête : dessin d’étude par Laure Boucherie – Kayatwork
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Être extraordinaire.

Soyez extraordinaire !

Je vais vous expliquer comment faire, mais attention ce n’est pas aussi simple que je vais vous l’expliquer, car il faut que l’explication soit extraordinaire, sinon vous ne me croirez pas. Je sais bien que vous êtes des durs à cuire !

D’un autre côté il faut que je fasse un article extraordinaire pour vous convaincre, et faire un article extraordinaire c’est faire un article en 3 mn, quand on n’a pas du tout le temps pour le faire. En 3 mn on a le temps de  cuire un œuf à la coque donc c’est long quand même trois minutes.

Donc si vous me suivez toujours, ce que je doute car il faut douter pour être extraordinaire et le rester toujours, pour être extraordinaire il faut ne jamais être le même et toujours proposer une nouvelle version de soi-même tous les matins. Jamais et  toujours interviennent trop dans ce texte donc je ne vais plus utiliser ces deux adverbes, tant pis ! Extraordinaire aussi intervient trop hop c’est fini on n’en parle plus !

Proposer une nouvelle version de vous-même tous les matins, c’est se métamorphoser, enfiler un nouveau teeshirt tout propre bien évidemment, bien repassé, ça va de soi ! et hop vous vous levez homme neuf, sans complexe (ça va changer nom d’un petit jizō !)

Donc là je pars sur le volcan, plus le temps pour vous dire quoi déjà ?

Bye bye !

©Daniel Bukō HōTen