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LA SOUFFRANCE et le laisser-être

Où est la souffrance ? elle est dans ce constat d’impuissance qui me condamne à me taire, à suivre les autres nonchalamment comme un mouton dans le troupeau, cette peur de me sentir bafoué, humilié, incompris, elle est dans l’apathie du citoyen repus, chauffé, assuré, protégé des maladies et des intempéries, elle est dans ces cris de désespoir que lancent des foules entières de malheureux déshérités n’ayant plus foi en cette société qui protège le Capital avant ceux qui travaillent, elle est partout aujourd’hui…..

DUKKHA la première  des quatre nobles vérités  signifie (en résumé on peut s’en tenir à la première phrase) :

 La vie sur Terre est souffrance. Tant que nous restons  le jouet de nos désirs, tant que nous restons formatés par nos concepts pas de salut.

Retrouvez l’ensemble du KUSEN ICI

Le laisser-être ce n’est pas consommer des bières en regardant les matchs de rugby dans son canapé. Pour arriver au laisser-être il faut une discipline rigoureuse. J’avais recopié cette formule de Chögyam Tgrungpa il y a trente ans pour son début, ce qui m’avait bien aidé dans les moments difficiles. « Ne pas chercher à s’améliorer par la force sur soi-même » , « la vérité du but est non-lutte » la voie est ouverte, cesser de lutter elle vient toute seule, mais avais-je compris la chute ambigüe ? Refuser la lutte sur soi tout en acceptant une discipline, c’est antinomique, contradictoire comme le zen ! Une discipline qui nous amène au laisser-être n’est plus une discipline mais une délivrance ! Quelle est donc cette discipline ?

C’est la pratique de la méditation, de zazen(*) qui déconditionne l’esprit. Cette pratique régulière et assidue va opérer une mutation de votre esprit. Le laisser-être va jaillir spontanément dans cette qualité de santé et d’éveil dans le vie quotidienne.  En partie, car on résiste mal à la flatterie de ses amis, aux moments cruels où l’on se sent rejeté et à la pression du stress quotidien. Ainsi la pratique de la voie n’a pas de fin. Se croire au delà des tracas est encore un enfermement de l’esprit, le plus difficile à déloger. C’est le lot des  arrogants, des Révérends et de tous ceux qui se disent ceci ou cela.  Retrouvez le naturel de cette qualité d’éveil et de santé, simplement, sans prétention, que vous soyez en pleine forme ou au bout du rouleau.

Restez simple, nous ne sommes rien que poussière.

Asseyez vous sur le zafu (*) et pratiquez le laisser-être.

C’est le bien-être, c’est la voie du bouddha, au dela de la souffrance.

(*) voir glossaire

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La mort un sujet tabou ? Pas dans le bouddhisme.

La mort c’est toujours celle des autres. On a du mal à s’imaginer sa propre mort.SONY DSC

Pourtant dans le bouddhisme c’est essentiel de le faire. Mes premières méditations bouddhistes ont été sur des cadavres d’animaux, facile à trouver le long des routes ! J’avais écouté un disque vinyl sur le bouddhisme  theravédique raconté par la très belle voix du poète Giani Esposito (mort à 43 ans ; son succès : la chanson « le clown est mort « ) . Regarder un cadavre se dire qu’on est exactement comme lui : un agglomérat des quatre éléments CHON (carbone, hydrogène, oxygène, azote),  des viscères (28 %), du muscle (35 % chez l’homme, 28% chez la femme). 15 % de votre poids est dû au squelette et 56 % à l’eau (c’est  à dire 46kg d’H2O pour 82 kg !). Puis se dire qu’on finira de la même façon, l’impermanence de toute chose, essayer de regarder, de s’approcher, de toucher du bout des doigts.  Je l’ai fait deux, trois fois, ensuite j’enterrais les cadavres ( j’avais une pelle dans ma voiture….) Essayez, c’est nécéssaire de regarder la mort en face. Pas facile. Qu’est ce qui est le moins supportable : l’odeur, la vue, l’idée de finir ainsi ? Brrr …Froid dans le dos. Ne vous êtes-vous jamais posé la question en prenant votre douche ? Pourquoi ne supportons-nous pas aussi facilement l’eau froide que l’eau chaude ?

Froid dans le dos → la MORT= désagréable  → je rejète (à peine tiède ) !

Chaud, voir brûlant → la VIE = agréable → je continue à m’ébouillanter !

Pourtant s’il y a bien une seule certitude dans cette vie c’est que nous mourrons, chacun notre tour (ou tous ensemble) nous mourrons !

Mokudo Taisen Deshimaru était catégorique sur ce sujet (comme sur beaucoup d’autres d’ailleurs!) Le moine zen, quand il pratique zazen(*), rentre dans son cercueil.  Tous les jours rentrez dans votre cercueil ! En l’entendant je riais intérieurement, je me voyais en Dracula m’allongeant dans mon cercueil pour ne pas subir la lumière du jour, dans mon château perdu des Carpates, en Transylvanie !

La Suite est dans <KUSEN>

(*) voir glossaire… les zazen(*) avec Deshimaru ?  Il commençait souvent le KUSEN par un grognement dès qu’il voyait une tête fléchir « PAS BOUGER ! », puis le cercueil ! C’était l’apprentissage de la non-peur !

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Le doute est amer

Le doute c’est comme cette porte fermée qui porte un numéro. Est ce que j’habite ici ? 21 c’est un bon chiffre c’est  être 3 à 2. C’est la naissance. Mais est ce que c’est mon numéro ? Puis je encore entrer ici ? (*)

J’ai écrit ce poème devant le constat de mon incapacité à croire à quelque chose de parfait qui demeure en moi. Aujourd’hui je n’ai plus cette crainte, je connais la nature de Bouddha et le zen, mais le doute est toujours aussi amer quand il survient, et tellement utile  ! Je ressens la chaleur dans mes joues, la sueur sur mon front, la poitrine se serrer, l’envie de fuir mais où ?! On pourrait en douter après avoir lue ma page précédente sur la Vérité ! Je ne m’explique pas cette page.  Parler de la vérité, quelle audace !  Seul un imbécile peut se le permettre ! Disons que parfois je suis en transe et que les mots jaillissent naturellement., comme exhumés d’une cité perdue, d’un monde lointain oublié…alors pourquoi les arrêter ?

Le doute est amer, c’est une épreuve cruelle

Qui se déclenche subitement.

Il suffit d’une tout petite idée qui constate mon incapacité…

Alors la possibilité de croire à quelque chose de parfait en moi

 s’effrite,

Et tous les autres principes sont remis en cause.

Le microcosme intérieur rétrécit, le macrocosme éclate

Je me retrouve vagabond dans un paysage hostile,

 je me fais tout petit, je lâche prise

vide, comme une cruche percée

Il ne me reste que l’argile dessechée……

Il ne me reste que la simplicité.

Ce qui est , c’est simple et c’est beau.

Poème écrit à Auch 19 mai 1979 ©danielbukohoten

En hommage à La Kapsule et notre échange de ce jour.

(*)  photo prise dans Saint Denis le 21 septembre 2012  mais ne cherchez pas , ce n’est pas chez moi :-P!